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Messageries maritimes

 
1957
CASABLANCA
Le cargo français "PEI-HO"
n'est plus qu'une épave

 

battu par les vagues dont la hauteur et la force ont à peine faibli depuis plusieurs jours

 

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Vingt-quatre heures après la violente tempête qui l'a jeté à la côte sur la presqu'île rocheuse d'Oukacha, le cargo français "Pei-Ho" continue à subir les furieux assauts des vagues car l'océan n'est pas encore apaisé. Les 58 membres de l'équipage ainsi que nous l'avons relaté dans nos dernières éditions, ont pu être évacués grâce au précieux concours des hélicoptères américains et ce matin le "Pei-Ho" n'est plus qu'une épave condamnée, qui craque sous les coups de boutoir de la mer.

"C'est grâce à la rapidité et à la précision de l'intervention des hélicoptères, nous ont dit, hier après-midi, quelques-uns des 52 matelots rescapés du cargo "Pei-Ho", échoué à Oukacha, que nous avons pu nous en tirer aussi bien."

En effet, il faut s'être rendu hier à l'extrême pointe d'Oukacha, dans l'enceinte des installations de radar de la Marine Nationale française, que nous avons pu franchir grâce à l'amabilité de l'amiral commandant du Maroc, pour se rendre compte de ce que la position du "Pei-Ho" pouvait avoir de précaire.

De cet endroit, on apercevait le malheureux navire, cassé comme un gros jouet, en plein par son milieu, côté battu par la mer. Pendant les premières heures qui ont suivi l'échouage brutal, le "Pei-Ho" a subi par le travers des assauts d'une violence inouïe qui menaçaient de le séparer définitivement en deux. Les vagues se précipitaient contre la muraille verticale de la coque, une partie s'engouffrant à l'intérieur par la brisure verticale, le plus gros de la masse d'eau s'élevant verticalement à la façon d'un ressac et recouvrant complètement le navire de 11 000 tonnes, le faisant parfois presque disparaître aux yeux.

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Les membres de l'équipage du "Pei-Ho" à leur arrivée dans les locaux des Chargeurs
Réunis, après leur sauvetage par les hélicoptères américains.

 Le commandant du "Pei-Ho" est parmi les plus contusionnés

Il nous était interdit, pour des raisons parfaitement compréhensibles, d'interroger les matelots du "Pei-Ho" sur les circonstances qui ont amené le drame et ceux-ci, d'ailleurs, manifestaient une réticence légitime.

Nous n'avions pas espoir que le capitaine Turpin se montre plus prolixe avec nous, les journalistes n'étant pas, en pareil cas, ceux à qui l'on commence par se confier : l'enjeu est trop grave, le "Pei-Ho" qui semble définitivement perdu, si ce n'est pour les récupérateurs de ferraille, était un splendide navire des plus modernes pour la valeur duquel on nous a cité le chiffre de 800 millions, sans compter les marchandises dont ses cales étaient pleines et il appartiendra aux enquêteurs de départager, peut-être difficilement les responsabilités.

Nous avons malgré tout demandé à voir le commandant du "Pei Ho" dont nous savons qu'il a montré la plus grande autorité après l'échouage, interdisant avec raison à ses hommes de mettre le moindre canot à la mer pour tenter de joindre la côte toute proche. Cette décision apparaît justifiée si l'on considère que le creux des vagues, au large, atteignait une dizaine de mètres de haut, donnant autour du navire un ressac d'une violence inouïe !

Il nous a été répondu par le Chef du Service Maritime des Chargeurs Réunis que le capitaine Turpin était invalide, ayant été parmi les plus contunionnés, et qu'il n'était donc pas en état de faire une déclaration.

 

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  Photos et presse de l'époque conservés par nos soins 

 

 

Message du 22 janvier 2011 :

"Bonsoir Madame,
Grande a été mon émotion en reconnaissant mon écriture sur la Lettre Radiomaritime qui figure dans le site fort bien construit dédié à la belle carrière maritime de votre père qui ne semble pas avoir toujours été "de tout repos" ;Pei Ho ,Sindh,Tahitien...!
D'après la date, cette SLT annonçant à votre père la naissance de sa fille Françoise , a été reçue alors que le Pei Ho venait de quitter Hong Kong en route pour Yokohama.
Tout particulièrement bien apprécié dans votre site ,évidemment,l'exposé fort bien documenté sur l'échouement du Pei Ho à Casablanca .Votre père est-il en relations avec d'autres personnes ayant été en ces circonstances hélitreuillées ? Personnellement et fort curieusement ,je n'ai jamais plus eu le moindre contact avec personne.
Transmettez -lui ,je vous prie,de bien chaleureuses salutations .
Charles Trotobas"

 

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